Juste avant les Journées Perl

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

jeudi 17 mai 2018

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Hassiba,
Laurent (B),
Sébastien,
moi,
Richard,
Vincent,
Sylvain,
et Emmanuel.

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, du saumon, des bo-buns, de l'andouillette, du canard confit, un tiramisu au Nutella, une crème brûlée, un fondant au chocolat et des cafés gourmands. Nous avons bu des mojitos, des cocktails Diderot et de la bière.

Nous avons parlé de Perl, informatique et points divers.

Perl

Compte tenu de la présence d'Hassiba, nous avons avons évoqué la place des femmes dans la communauté Perl. Certes, comme dans toutes les communautés d'informaticiens, leur proportion est très faible. Cela n'empêche qu'il y a des personnalités remarquables, à commencer par Liz et Wendy. Liz pour ses compétences en programmation en Perl 5 et en Perl 6, Wendy pour son activité intense en matière de relations publiques. Il y a également l'autre Liz, qui a participé à nos réunions pendant quelques années et qui est ensuite retournée aux États-Unis, à Los Angeles. Nous avons évoqué également Audrey, qui est même parvenue à un poste gouvernemental à Taïwan, quelque chose comme secrétaire d'état aux technologies nouvelles. Nous avons mentionné Tina de Berlin, ainsi qu'une personne dont le nom ressemble à « I'm a cat » et qui est surtout connue pour les tests qu'elle effectue sur les modules de CPAN.
À ce propos, la culture des tests est une caractéristique importante de la communauté Perl. Sébastien connaît quelques autres langages et a une idée des pratiques en usage dans les communautés correspondantes. Tous les langages ont un répertoire de modules analogue à CPAN, tous les langages ont un ou plusieurs frameworks de tests. Mais il n'y a qu'en Perl que l'installation d'un module inclut l'exécution de la suite de tests sur la machine cible. Et nous aurions pu mentionner les smoke testers et le fait que les résultats de leurs tests sont accessibles sur un site dédié.
Toujours dans la même ligne de pensée, nous avons évoqué une initiative d'Andreas König, le créateur de PAUSE. Cette initiative s'appelle BBC, ce qui signifie
Bleadperl Breaks CPAN
Cela consiste à sélectionner un groupe de modules cruciaux comme DBI et à faire passer les tests de ces modules sur la version de développement bleadperl de Perl. Ainsi, on peut d'avance savoir si tel ou tel patch, quelle que soit sa justification ou son utilité, risque ou non de faire planter de nombreux systèmes dans le monde basés sur Perl.

Informatique

Laurent passe une partie de son temps professionnel à donner des formations internes. Il doit donc maintenir et mettre à jour ses supports de cours, en général des documents Powerpoint. Une fonctionnalité qu'il aime bien dans Powerpoint, c'est la comparaison entre deux fichiers .pps ou .ppt ou .ppsx. Il aimerait savoir s'il y a la possibilité d'appeler cette fonction en ligne de commande. Son but est d'utiliser cette fonction dans git diff, au lieu d'avoir un message laconique signalant juste que les deux fichiers binaires différent. D'autres participants lui font remarquer que les fichiers Powerpoint sont ni plus ni moins que du XML zippé. Il suffirait donc de dézipper à la volée les deux fichiers à comparer, puis à lancer un diff ou mieux, un xmldiff.
Pourquoi Linux s'est-il imposé dans le monde de l'informatique ? Tout d'abord, quand Richard Stallmann a voulu créer un système d'exploitation libre, il ne s'est pas intéressé au noyau, préférant commencer par les programmes utilitaires comme le compilateur gcc. Le noyau Hurd est venu ensuite, mais en rencontrant de la concurrence, dont le noyau Linux. Cela dit, la concurrence ne se résumait pas simplement à Linux. Il y avait également les systèmes xxxBSD avec leur propre noyau. Mais cette famille de systèmes d'exploitation était bloquée par des problèmes juridiques pour définir la licence. L'expérience de Linus Torvalds, consistant à transposer sur l'architecture Intel x86 le noyau Minix d'Andrew Tannenbaum est arrivée juste au bon moment. Ensuite, au fil des ans, les éditeurs de systèmes Unix privateurs ont abandonné leurs systèmes respectifs et se sont mis à proposer un support pour Linux. Et c'est ainsi que Linux occupe la place qu'il occupe actuellement.
Est-ce que le management crée de la complexité superflue et néfaste ? La solution pour endiguer cette complexité se trouve-t-elle dans le logiciel libre ? Pour répondre à la première question, l'un des participants précise que dans deux entreprises où il a travaillé, le management ne s'occupait pas du tout de problèmes techniques et laissait aux équipes techniques carte blanche pour traiter ces questions, du moment que le système fonctionne.
Quant à l'idée que le logiciel libre s'oppose à la complexité, Sébastien n'est pas d'accord et donne des arguments à deux niveaux. Tout d'abord, il suffit de remarquer qu'il existe plus d'une centaine de distributions pour Linux. À titre de comparaison, il existe une trentaine de variantes de Windows 10 et un nombre nettement plus faible pour Windows 7 et pour Windows 8. La liberté de choix est un facteur de complexité plus qu'un facteur de simplicité.
Ensuite, si l'on adopte un autre point de vue en se limitant à une seule distribution Linux et à une seule variante de Windows 10, c'est vrai, Linux est plus simple que Windows. Mais pas tant que cela. En effet, certains composants comme DBUS et systemd apportent à Linux une complexité inutile.
Nous aurions pu ajouter un argument particulièrement foireux mais heureusement nous ne l'avons pas fait. Le voici. Croyez-vous que l'éditeur de texte libre Emacs soit plus simple que l'éditeur de text privateur notepad ?
Pendant longtemps, j'ai entendu dire que le zonage des DVD était destiné à lutter contre la piraterie et pendant longtemps je n'ai pas compris, car je pensais à l'argument suivant. Si un DVD est disponible en zone 1 mais pas en zone 2, alors un européen peut être amené à acheter le DVD en zone 1, craquer le zonage, se faire une copie personnelle puis en profiter pour faire des copies pour les copains (ou pour les clients « sous le manteau »), ce qui n'arriverait pas si le zonage n'existait pas. Depuis la réunion, j'ai enfin compris grâce à Emmanuel l'argument justifiant le zonage. Il s'agit de faire respecter la chronologie des diffusions. Ainsi, si un film sort aux États-Unis six mois avant sa sortie en Europe, les DVD seraient disponibles aus USA au moment où le film sortirait dans les salles européennes. De nombreux amateurs préféreraient alors acheter des DVD outre-Atlantique plutôt que de fréquenter les salles obscures. Le zonage permet d'inciter les amateurs à voir le film une premiêre fois en salle avant d'acheter le DVD.
Nous avons parlé d'une affaire d'il y a quelques années, lorsqu'un jeune norvégien a été inquiété pour avoir cassé la protection DRM des DVD qu'il avait achetés. Bien qu'étant un citoyen norvégien et un résident norvégien qui n'avait enfreint aucune loi norvégienne, il a été accusé par une boîte américaine d'avoir désobéi aux lois américaines. Les États-Unis ont fait pression sur la justice norvégienne pour que ce jeune norvégien soit inculpé et la justice norvégienne s'est inclinée. L'accusation reposait sur des arguments plutôt faibles et le chef d'accusation finalement retenu a été celui du cambriolage : le jeune a cambriolé le lecteur de DVD qu'il avait honnêtement acheté et qui était sa propriété.
Une nouvelle très récente et qui est passée inaperçue : les américains ont décidé d'utiliser un principe d'extra-territorialité pour s'autoriser de saisir des données sur des serveurs situés à l'étranger. Désolé, je n'ai pas retenu les quelques détails donnés lors de la réunion.
Cette décision est dans la lignée d'autres décisions de justice où des entreprises ne dépendant pas de la législation américaine ont été condamnées pour avoir commercé avec des nations qui sentaient le soufre (Iran, Corée du Nord par exemple). La raison invoquée est que les transactions ont été faites en dollars, ce qui suffisait à permettre à la justice américaine de s'intéresser à l'affaire. On peut regretter qu'il n'existe pas d'autre monnaie qui puisse servir de monnaie de référence pour le commerce mondial.

Divers

L'économie de la Russie est très mal en point. Le PIB russe est au même niveau que celui de l'Italie ou de l'Espagne. Et pourtant, la Russie continue à avoir de l'influence en politique étrangère. C'est dû en grande partie à la personnalité de Poutine. Alors que l'on a tendance à associer les russes au jeu d'échecs, Poutine est métaphoriquement un joueur de poker. Face aux aléas de la situation internationale, il ne manifeste aucun sentiment positif ni négatif. Il conserve un visage impassible, ce que les américains appellent poker face. Pas moyen de savoir si tel ou tel événement favorise ou contrarie ses desseins, donc impossible de deviner quels sont ces desseins.
Parmi les films attendus dans les prochains jours, il y a Solo, ce qui nous a amenés à parler de la Guerre des Étoiles. Ainsi, Sébastien fait remarquer qu'il n'y a presque jamais de sang dans les films de la série. Lorsque j'invoque l'influence de Disney, Sébastien répond que l'on pouvait déjà remarquer cette particularité dans les premiers films. Il y a une seule scène gore dans l'Empire contre-attaque, celle où Luke est pris par le blizzard et où Han Solo éventre un tauntaun pour que la chaleur des viscères réchauffe Luke. Sinon, les combats au sabre-laser ne donnent lieu à aucune effusion de sang, la raison invoquée étant que le laser cautérise instantanément la plaie, même lorsque Luke se fait trancher l'avant-bras à la fin de l'Empire contre-attaque.
Dans THX1138 du même Lucas, il n'y a aucun sang non plus. En revanche les Indiana Jones de Spielberg ne lésinent pas sur les scènes gore ou les scènes effrayantes. Le deuxième de la série, Indiana Jones et le Temple Maudit en est un exemple flagrant. Mais même dans les autres on peut trouver des scènes effrayantes. On cite la scène vers la fin du premier film où le méchant Bellocq fait face à l'Arche d'Alliance et où soudain sa face se creuse, car sa tête se vide de sa substance. Il n'y a pas de sang, mais il y a de quoi déranger les âmes sensibles des spectateurs. J'ai en mémoire une autre scène, prenant place sur l'endroit où est stationné un avion allemand de type aile volante. Là, Indiana Jones affronte un soldat nazi balèze et semble mal en point. Puis l'avion perd une cale de roue. Comme ses moteurs sont en marche, il se met à tourner sur lui-même. Puis la caméra revient sur le combat entre Indiana Jones et l'Allemand, séquence interrompue au moment précis où l'Allemand s'apprête à donner l'estocade, tandis que la bande-son fait entendre le vrombissement d'une hélice. Le plan suivant montre le cockpit de l'aile volante sur lequel s'écrasent d'innombrables gouttelettes rouges...
Pour revenir à la Guerre des Étoiles, nous discutons de l'ordre optimal dans lequel voir les épisodes 1 à 6. Est-ce dans l'ordre où les films sont sortis, 4, 5, 6, 1, 2 et 3 ou est-ce dans l'ordre chronologique de la narration, 1, 2, 3, 4, 5 et 6 ? J'ai lu une page web selon laquelle le meilleur ordre consistait à s'autoriser un retour en arrière (flash-back) et à regarder dans l'ordre :
Et la Menace Fantôme ? L'auteur de la page web dit de laisser tomber purement et simplement ce film. Laurent y voit une manifestation de la levée de boucliers contre Jar-Jar Binks. Le rôle de Jar-Jar Binks dans ce film est le même que celui de C3PO dans les épisodes 4, 5 et 6. Ces deux personnages ont la fonction de comic relief dans leurs films respectifs. Cela n'a gêné personne que C3PO figure dans les trois premiers films sortis entre 1977 et 1983, donc cela devrait être la même chose pour l'épisode 1. [ Cet argument figure effectivement dans la page citée. Mais ce n'est pas le seul. Un autre article reproche également la tentative d'explication pseudo-scientifique de la Force en invoquant les midi-chloriens, parmi de nombreux autre arguments. Et il y a le grand écart de chronologie entre les épisodes 1 et 2, Anakin vieillissant d'une quinzaine d'années, tandis que la princesse Amidala n'aurait vieilli que d'un an ou deux. ]