De John Williams à Jacques Sadoul, un panorama de la science-fiction

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 9 octobre 2013

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'heure d'arrivée :

Laurent (B),
Théo,
moi,
Richard,
et David.

Nous avons mangé des salades au chèvre chaud ou à l'aile de raie, du foie de veau, des saucisses au couteau, un fromage blanc à la crème de marrons et quelques îles flottantes. Nous avons bu de la bière (Karolus), de la vodka (deux personnes, cette fois-ci), de la limonade et un Ricard.

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et points divers.

Perl

La conférence OSDC.fr et Open World Forum vient de se terminer. La conclusion des organisateurs d'OSDC.fr est : Quel gâchis !. Par exemple, ce n'est que quelques jours avant le début de la conférence que les organisateurs d'OWF ont averti les organisateurs d'OSDC.fr qu'il n'y aurait qu'une seule salle disponible le vendredi. Donc, Sébastien, Lucas et Laurent ont été obligés de reprendre le planning en conséquence. Et le vendredi, ils ont constaté qu'il y avait une salle de libre.
Un problème lors de cette conférence est que les exposés commençaient à 9 h du matin et qu'il n'y avait pas de pause café. Comme en plus, les salles d'exposé étaient au sous-sol le premier jour et au deuxième étage le suivant, les stands du rez-de-chaussée ont eu très peu de visiteurs.
Nous avons été également surpris par le nombre d'hôtesses, qui stationnaient devant les salles d'exposés et qui relevaient les codes barres des badges de ceux qui entraient dans les diverses salles. Il aurait peut-être été judicieux d'en engager un peu moins pour investir sur un autre point. D'un autre côté, peut-être que la boîte louant les services des hôtesses ne propose pas ses hôtesses « à l'unité », mais « par lot ».
Pour la partie concernant plus particulièrement OSDC.fr, on peut regretter que les conférenciers ne pensent pas plus à se présenter et à expliquer leur rôle, ce qui permettrait de mieux décrire le contexte des techniques exposées.
Également, il serait bon d'avoir du temps libre à la fin d'un exposé, pour les questions et les réponses. Surtout que, parfois, les questions ne viennent pas tout de suite à l'esprit. Par exemple, j'ai assisté à la présentation de neo4j, une base de données pour graphes, qui se démarque donc des bases de données relationnelles traditionnelles ainsi que des bases documentaires de type noSQL. Tout au long de l'exposé, je me suis dit que neo4j c'était bien, car cela répondait à des besoins qui ne pouvaient pas être traités par les autres bases de données. C'est seulement plus tard que je me suis dit que l'on pouvait déjà construire des graphes avec GraphViz et Gephi. Donc en quoi neo4j se distingue-t-il de ces deux logiciels ? Réponse le mercredi soir au Maldoror : neo4j est une base de données, les deux autres sont des logiciels de dessin ou de visualisation.
Dans le même genre, Laurent a assisté à la conférence intitulée Gardez le contrôle de vos données. Le présentateur exposait comment bricoler un modem wifi pour créer un réseau LAN indépendant de l'infrastructure existante. Notamment, il avait mis en œuvre un réseau de ce type dans une entreprise. Mais qu'est-ce que cela apporte à une entreprise qui, en principe, est maîtresse de son infrastructure interne réseau ?
Et passant à patch -p1 Laurent nous informe qu'il a des problèmes avec les dates. Ce hackathon doit se tenir à la Cité des Sciences et de l'Industrie et il était prévu pour les 23 et 24 novembre. Or il vient d'apprendre que le Carrefour Numérique² sera indisponible à cette date. Il a donc été obligé de le repousser aux 6-7-8 décembre et d'avertir tous les intéressés.

Internet

Lorsque Richard est arrivé, il a évoqué l'utilisation de Twitter. Du coup, Laurent lui a expliqué comment s'en servir, comment rechercher les personnes à suivre, par exemple en regardant quelles sont les personnes suivies par celles que l'on suit déjà. Également, il est possible de suivre un abonné Twitter qui nous suit. C'est ainsi que Laurent a pu choisir de suivre Richard, qui venait de déclarer qu'il voulait le suivre. Laurent met à profit les trajets en transport en commun pour lire les fils Twitter qu'il suit. Le problème est que cela consomme beaucoup de courant et que cela risque de vider la batterie de son téléphone.
Et Laurent nous montre une photo qu'il a découverte et qu'il a diffusée sur Twitter, l'image d'un chat électrique.
Le même individu qui s'est plaint le mois dernier du mauvais choix de couleurs dans la communication corporate de sa boîte apporte un nouvel élément à ses doléances. Récemment, sa boîte a diffusé une vidéo en anglais sous-titrée en français. Les sous-titres étaient en gris sur fond gris. On se demande si les personnes chargées de la communication interne savent ce qu'elles font.
En présentant le site de patch -p1 sur Act, Laurent a fait remarquer que c'était un site responsive. En d'autres termes, l'affichage de ce site s'adapte selon que l'on utilise un large écran de PC ou un petit écran de téléphone portable et le bandeau de navigation apparaît selon le cas à gauche de l'écran ou en haut.
À un moment, alors que Joël prenait le frais à l'entrée du Maldoror, un passant lui a demandé où était la rue Chanzy. Aussitôt, nous avons essayé de trouver cette rue. Trois personnes ont essayé sur leur smartphone, tandis que je cherchais sur mon guide de poche sur papier. Il faut noter que le feuillet central (pages 47 à 50) de ce guide s'est détaché et que je l'ai perdu. Donc, il me manque une partie de la carte de la moitié nord du 11^e arrondissement (page 47), la carte de la moitié sud du 11^e arrondissement (pages 48 et 49), et une partie de la carte de la moitié ouest du 12^e arrondissement (page 50). Malgré tout, j'ai pu trouver la rue Chanzy, dans la partie du 11^e arrondissement présente sur le bord de la carte est du 12^e, page 52. Et j'ai trouvé avant ceux qui cherchaient sur smartphone. Quelqu'un a fait remarquer que mon système était robuste, c'est-à-dire qu'il continue à fonctionner malgré les défectuosités.
À rapprocher de l'application Télé Z, dont la publicité est diffusée actuellement à la télévision : cette application (sur papier) est ergonomique (il suffit d'un simple balayage par l'index pour changer de page), robuste (plus de crainte d'avoir une batterie à plat), fiable (la contamination par un virus informatique est impossible) et pas chère (voir les tarifs dans votre maison de la presse ou votre kiosque préféré). Existe aussi sur tablette et sur smartphone, mais une partie des caractéristiques citées ci-dessus ne s'appliquent plus.

Informatique

Après l'arrivée de David, nous avons évoqué les anciens accessoires d'informatique : imprimantes à aiguilles et lecteurs de disquettes. Et dans ce dernier cas, il ne s'agissait pas des disquettes rigides ni même des disquettes 5 pouces 1/4, mais des disquettes 8 pouces. Il est question du bruit caractéristique des lecteurs de disquette en fonctionnement. Quant aux imprimantes, David raconte qu'il existait certains fichiers textes dont l'impression sur une imprimante à aiguilles permettait d'obtenir un air de musique connu. Évidemment, l'effet disparaît lorsque l'on utilise une imprimante laser.
Nous avons parlé de l'impression 3D. La technologie la plus répandue dans le grand public est l'impression avec un fil de plastique chauffé, censé conserver la forme demandée en se refroidissant. Hélas, assez souvent, il y a des ratés. C'est ainsi que l'on peut voir des statues avec une jambe coupée. Une autre technologie plus fiable, mais plus chère, consiste à imprimer en couches successives avec de la poudre dans la totalité du volume et en la mélangeant avec de la colle aux endroits occupés par l'objet à construire. Ensuite, on extrait la poudre qui n'est pas collée et on obtient l'objet désiré.
Théo annonce que le Lua Workshop aura lieu cette année à Toulouse et qu'il y participera. Il aimerait bien en profiter pour faire du tourisme dans le coin, mais est-ce compatible avec ses contraintes personnelles ?

Divers

Pendant une bonne partie de la soirée, nous avons eu droit à des musiques de film à la radio. Parmi celles que nous avons reconnues, citons L'Empire contrattaque, E.T. et Avatar.
Parlant de science-fiction, nous avons évoqué la Stratégie Ender d'Orson Scott Card. Pour moi, cela a commencé lorsque j'ai lu l'Anthologie de la Science-Fiction par Jacques Sadoul. Pour couvrir un ensemble suffisamment significatif d'auteurs, Sadoul a choisi en général des nouvelles. Lorsque ce n'était pas possible il s'est contenté d'extraire un chapitre d'un roman. L'œuvre de Card qu'il avait choisie était Sonate sans Accompagnement. Cela m'a bien plu, donc quelques années plus tard, j'ai acheté le recueil de nouvelles éponyme. Les nouvelles de ce recueil sont de styles très différents. Les deux meilleures sont Sonate sans Accompagnement, bien sûr et Fin de Partie (Ender's Game en V.O.) Cette nouvelle couvre les deux parties importantes du roman, l'entraînement au combat en apesanteur avec l'Armée du Dragon, puis l'entraînement stratégique avec le simulateur de flotte (je n'en dis pas plus, pour ne pas révéler les points cruciaux de l'intrigue). Ultérieurement, j'ai acheté le roman, La Stragégie Ender, et j'ai beaucoup moins aimé. Je n'ai pas accroché aux fils d'intrigue ajoutés par l'auteur, sur le frère et la sœur d'Ender, ou sur le jeu informatique auquel Ender s'adonne.
Laurent, lui, ne connaissait pas la nouvelle. Il a commencé directement par le roman. Il a lu les suites, la Voix des Morts et Xénocide mais pas Les Enfants de l'Esprit. Il a beaucoup aimé La Stragégie Ender et il relit le roman de temps en temps avec plaisir. Il a un peu moins aimé La Voix des Morts et Xénocide ne lui a pas donné envie de le relire.
Dans une nouvelle, l'auteur n'a pas le temps de poser le décor ou de présenter les personnages, il doit tout de suite entrer dans le vif du sujet et faire démarrer l'action. C'est pour cela que je trouve que la rédaction d'une nouvelle est beaucoup plus difficile que celle d'un roman. Et pourtant, c'est la nouvelle que j'ai beaucoup aimé et c'est le roman que j'ai peu apprécié. Voir en annexe quelques éléments supplémentaires de comparaison qui n'ont pas été évoqués lors de la réunion.
Pour en revenir à La Stragégie Ender, nous avons mentionné un livre et un film qui reprennent un thème analogue : Le Sauveur de l'Humanité de Terry Pratchett (Only You Can Save Mankind) et The Last Starfighter. Je ne donne pas plus de détails, pour ne pas révéler les points communs avec La Stragégie Ender et vous gâcher la lecture du roman ou la vue du film.
Laurent a évoqué un autre cycle de science-fiction, La Grande Porte de Frederik Pohl. Il évoque notamment la fin du premier roman, un cliffhanger dans lequel la compagne du héros tombe avec son vaisseau dans un trou noir et le héros ne peut rien faire contre. Compte tenu de la dilatation relativiste du temps, le sort de la fille prendra beaucoup de temps subjectif à se dénouer. J'ai lu ce cycle en partie moi aussi, car un collègue m'a prêté les livres. Le problème est que j'ai lu les romans 1, 2 et 4, en sautant le 3 que mon collègue avait égaré. Du coup, j'ai eu un peu de mal à retomber sur mes pieds au numéro 4, notamment pour comprendre pourquoi la situation désespérée de la fin du deuxième roman a pu aboutir à une conclusion heureuse.
Nous avons évoqué les effets spéciaux au cinéma, notamment le fait que certains effets spéciaux vieillissent très mal. Le problème est que je ne me souviens plus des détails : ni les effets spéciaux incriminés, ni les films concernés.
Comme nous avons eu droit à la musique d'E.T. à la radio, nous avons évoqué ce personnage. On voir apparaître furtivement les congénères d'E.T. dans l'épisode 1 de la Guerre des Étoiles, The Phantom Menace (je croyais que c'était dans l'épisode 2, l'Attaque des Clones). Et si l'on se renseigne dans Wookipedia, on apprend qu'il s'agit du sénateur Grebleips, allusion à peine cachée à Spielberg.
Une autre apparition fugace destinée à faire plaisir aux fanas : le Millenium Falcon apparaît dans l'épisode 3, la Revanche des Sith.
Et nous avons parlé du dernier film de science-fiction sorti sur nos écrans, Gravity. Ce film est censé être très réaliste, mais même ainsi il y a des erreurs de physique dans le film. J'avoue que je ne vois pas comment le film pourrait être un film d'action à partir du moment où les personnages perdent le contact avec leur vaisseau spatial ou avec leur station orbitale. Dès le moment où ils quittent tout appui sur un objet massif, les personnages ne contrôlent plus leur trajectoire, ils sont simplement en orbite autour de la Terre et leur trajectoire est purement définie par la mécanique newtonnienne. Comment les héros peuvent-ils se comporter de façon active dans ces circonstances ?
Je me souviens avoir vu un film dans la lignée de Gravity, mais beaucoup plus ancien, les Naufragés de l'Espace. Ce film était passé aux Dossiers de l'Écran au début des années 1970, quelques années avant que j'entre au lycée et que je suive des cours de physique. Le film raconte l'histoire d'une mission de type Apollo, qui est dans l'incapacité de revenir sur Terre. Les Américains lancent alors un deuxième vaisseau pour récupérer les astronautes en rade. Le vaisseau de secours se met en position à quelques dizaines de mètres du vaisseau en rade et son pilote ouvre l'écoutille pour attraper les naufragés. Pourquoi n'a-t-il pas établi le contact ? J'ai oublié ce point essentiel du scénario, mais passons. Un naufragé s'élance donc de son vaisseau en direction du vaisseau de secours. Mais il a mal visé et il passe à un mètre environ de son sauveteur. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est quand même hors de portée, car ni l'un ni l'autre ne peut faire quoi que ce soit pour établir le contact. Et il s'éloigne dans le vide... Heureusement (désolé pour le spoiler) les soviétiques ont eux aussi lancé un vaisseau de secours, qui a réussi à récupérer l'astronaute en perdition.
Au sujet des stations orbitales comme l'ISS, je mentionne un recueil de dessins humoristiques sur l'USAF, There I was... 25 Years de Bob Stevens. Dans les années 1960, l'USAF avait l'espoir de lancer des stations orbitales gérées entièrement par l'USAF et non par la NASA ou d'autres agences américaines ou étrangères. Dans There I was... 25 Years une page évoque ce qui aurait pu se produire si ces projets avaient vu le jour. On y voit ainsi l'intérieur d'une station orbitale, avec un lieutenant au garde-à-vous, faisant son rapport journalier au colonel commandant la station. Et le colonel s'exclame :
Comment ça, un déserteur !
Nous avons évoqué les trois films de Retour vers le Futur. Je n'ai vu que le premier de la série, plus les deux ou trois premières minutes du second, car elles étaient collées à la fin du premier film. En effet, l'apparition finale de Doc dans sa DeLorean et alimentant la voiture avec des pelures de banane n'a aucun lien avec le fil narratif du premier film, c'est donc une bande-annonce, un teaser pour le deuxième film. Quant à Laurent, il a moins aimé le deuxième film, car il lui a semblé que c'était un film démonstratif répétant le schéma « si tu modifies le passé comme ci, le futur sera modifié comme ça ». En revanche, il a totalement adhéré au troisième film de la série.
Et puisqu'il était question de Retour vers le Futur, j'ai signalé que xkcd en avait diffusé un diagramme représentant la succession des événements. En fait, c'est une erreur, je pensais à la page Timelines, qui, en réalité, ne mentionne pas Retour vers le Futur. Il y a un diagramme pour le Seigneur des Anneaux, un autre pour Jurassic Park, un troisième pour Douze Hommes en Colère encore un autre pour les épisodes 4, 5 et 6 de la Guerre des Étoiles et un dernier pour un film de voyage dans le temps semble-t-il, avec un titre du genre Jumper ou Leaper [ Primer en fait ]. Ce diagramme est un véritable fouillis inextricable, par contraste avec Douze Hommes en Colère, où les douze traits représentant les douze jurés restent parfaitement parallèles du début de la délibération jusqu'à la fin.
Pour en revenir à OSDC.fr et à OWF, il y avait quand même un point très positif pour les organisateurs. La veille au soir, il y avait un cocktail-buffet à la Mairie de Paris. Cela compense en partie tous les ratés de la conférence.
David a enchaîné sur un autre cocktail et une autre mairie. Tous les ans, en janvier, la Mairie du III^e Arrondissement organise un apéritif pour la nouvelle année. Mais à part quelques administrés qui savent se tenir, une bonne partie des habitants ne sont là que pour se précipiter sur le buffet et pour ingurgiter le plus possible de petits fours.
Suite à un malentendu ou un lapsus, lorsque Françoise a signalé qu'il y avait de la raie à manger, quelqu'un a cru comprendre qu'il y avait du renne. Mais ce n'est pas encore la saison. Dans deux mois et demi, il y aura du tir au pigeons sur les rennes volants et nous pourrons manger le résultat de notre chasse.

Annexe : romans tirés d'une nouvelle

Le cas de la Stratégie Ender n'est pas unique. Il y a au moins deux autres exemples que je n'ai pas eu le temps de citer en réunion où une nouvelle a été convertie en un roman dont le fil narratif principal correspond en totalité à la nouvelle. Le premier est des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes et dont la version courte figure dans l'anthologie de Jacques Sadoul. L'autre exemple est Against the Fall of Night (nouvelle) d'Arthur C Clarke qui a donné The City and the Stars (roman). Dans les trois cas, c'est la nouvelle que j'ai préférée.
Lors de la réunion, nous avons mentionné la Sentinelle et 2001, Odyssée de l'Espace. Je n'ai pas eu le temps non plus de développer, mais la situation est différente. La nouvelle est le point de départ du roman. Les événements décrits dans la nouvelle ne représentent qu'un chapitre du roman et le rythme est resté identique. Donc, j'apprécie autant le roman que la nouvelle. Là encore, je connais deux autres exemples. Le premier est la nouvelle Raid Aérien de John Varley, figurant dans l'anthologie de Jacques Sadoul et qui a donné le roman Millenium. L'autre exemple est le recueil de nouvelles Neutron Star de Larry Niven dans lequel quelques nouvelles évoquent de façon discontinue plusieurs épisodes de la vie de Beowulf Shaeffer. Ultérieurement, Larry Niven a écrit avec Ed Lerner Juggler of Worlds qui relate les agissements de Sigmund Ausfaller. À quelques occasions, Sigmund Ausfaller a croisé le chemin de Beowulf Shaeffer et certaines de ces occasions correspondent aux nouvelles de Neutron Star, en les éclairant sous un nouveau jour.
Dans le cas de des Fleurs pour Algernon, j'ai lu le roman dans une bibliothèque de prêt, dont je ne dispose plus du roman, c'est évident. Dans les deux autres cas, je ne dispose plus non plus des romans, car je les ai donnés au collègue qui m'a prêté la Grande Porte et qui m'a également donné des romans de S.F. dont il n'avait plus l'usage. Mais, j'ai gardé les trois nouvelles. En revanche, dans le cas de Raid Aérien / Millenium, dans le cas de Neutron Star / Juggler of Worlds et dans le cas de The Sentinel / 2001, Space Odyssey, j'ai gardé à la fois la nouvelle et le roman dans ma bibliothèque.

Annexe : pourquoi je n'irai pas voir Gravity

Je n'ai pas envie d'aller voir Gravity car j'ai peur d'être bloqué et déçu par les écarts entre la physique hollywoodienne et la physique newtonnienne. Il y a trois éléments qui m'ont ouvert les yeux sur la physique réelle de l'espace et de l'état d'apesanteur dans lequel se trouvent les corps en orbite.
Le premier élément est la scène du film les Naufragés de l'Espace que j'ai décrite. À l'époque où le film est passé aux Dossiers de l'Écran, je devais être en cinquième ou en quatrième et je n'avais pas encore eu de cours de physique. Il me semblait tout naturel que le naufragé passant à un mètre de son sauveteur devait pouvoir agiter les bras et les jambes pour dévier sa trajectoire vers le vaisseau de sauvetage. Il me semblait tout naturel que le sauveteur devait pouvoir sauter, attraper le naufragé et retomber dans son vaisseau. Quelques années plus tard, lorsque j'ai enfin eu des cours de physique au lycée, j'ai compris mes erreurs. Peut-être y a-t-il de grossières erreurs dans ce film, mais au moins pour cette scène, c'était la physique de Newton qui s'appliquait et non celle d'Hollywood. En conséquence de quoi, j'ai peur que le réalisateur et le scénariste de Gravity ne cèdent à la tentation d'utiliser la physique d'Hollywood pour introduire des péripéties lors des épisodes où Sandra Bullock dérive dans l'espace.
Le deuxième élément est un numéro de Pour la Science que j'ai feuilleté (mais hélas pas lu) où un article décrivait la façon dont les plongeurs de haut vol parviennent à modifier leur axe de rotation alors qu'ils ne peuvent pas modifier leur moment cinétique. Tout le monde connaît l'exemple traditionnel qui figure dans tous les manuels de physique : un patineur sur glace tournant sur lui-même arrive à faire varier sa vitesse de rotation en éloignant ou en rapprochant les mains de son corps. C'est le résultat du fait que le moment d'inertie varie, tandis que le moment cinétique reste constant. L'article de Pour la Science allait beaucoup plus loin. Le moment d'inertie n'est pas une donnée scalaire, c'est une matrice 3x3. Donc, si l'on prend un plongeur ou un astronaute en EVA, la variation de la matrice des moments d'inertie peut faire varier non seulement la vitesse de rotation, mais aussi l'axe de rotation. Mais tant que le plongeur ne se retrouve pas immergé dans l'eau ou tant que l'astronaute n'a pas pris appui sur un objet nettement plus massif que lui, ils ne pourront pas annuler complètement leur rotation. (Pour être puriste, un astronaute qui s'agrippe à un objet nettement plus massif que lui n'annule pas sa rotation, il communique son moment cinétique à l'objet massif qui, par conséquent, adopte une vitesse de rotation extrêmement lente.)
Le dernier élément est la nouvelle l'Amour et la Pesanteur de Pierre Boulle, qui figure, devinez où... dans l'Anthologie de la Littérature de Science-Fiction de Jacques Sadoul. Si Pierre Boulle est un auteur français de science-fiction, il est plus adéquat de qualifier cette nouvelle de « gauloise ». Cette nouvelle relate les déboires d'un couple fraîchement marié dans une station orbitale. Mais si vous tentez de suivre les explications physiques qui accompagnent ces péripéties gauloises, alors vous retrouverez votre manuel de physique de terminale, avec le principe de l'action et de la réaction, le moment d'une force par rapport à un point, la conservation du moment cinétique. Je préfère ne pas vous faire un dessin.
Pour en revenir à Gravity, ultérieurement, j'ai lu des articles qui révèlent quelques éléments de l'histoire, dont le fait que l'héroïne dispose d'un moyen pour altérer sa trajectoire. Mais même en utilisant ce moyen pour une orbite de transfert à énergie minimale (orbite de Hohmann), je doute fort que la quantité de mouvement offerte par ce « propulseur » soit suffisante pour effectuer les changements d'orbite décrits dans le film. De plus, je crains fort que l'héroïne oriente son « propulseur » en visant exactemennt la direction opposée à son point d'arrivée, au lieu de calculer les paramètres cinématiques d'une orbite de rendez-vous et de déterminer quelle quantité de mouvement il faut obtenir pour se retrouver sur cette orbite de rendez-vous.
TV Tropes mentionne un état d'esprit, The Willing suspension of disbelief (interruption délibérée de l'incrédulité, d'après un vers de Coleridge) que les lecteurs ou spectateurs adoptent vis-à-vis d'une œuvre de fiction. Cette interruption délibérée de l'incrédulité varie énormément en fonction de l'œuvre considérée. Par exemple, il m'est arrivé de lire des romans (de Terry Pratchett) ou de regarder des films (d'après J.K Rowling) où des personnages enfourchent un balai et se mettent à voler dans l'azur. Et j'apprécie ces romans et ces films. Une telle scène dans un western ou un film sur la Guerre du Vietnam me déplairait beaucoup et nul doute que cela serait abondamment commenté dans les sites web spécialisés. Dans le cas de Gravity, mon interruption délibérée de l'incrédulité est à peine plus élevée que pour un western ou un film de guerre, elle se limite à admettre que le programme de navettes spatiales de la NASA est allé jusqu'au vol 157 au lieu de s'arrêter au vol 135.
Cela dit, comme signalé dans Slashdot et sur le site de la BBC, Neil deGrasse Tyson, bien qu'ayant relevé de nombreuses erreurs dans Gravity, n'hésite pas à dire qu'il a bien aimé le film. À vous de voir si votre réaction est plus susceptible de rejoindre celle de Tyson ou la mienne.